Olga Weber
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| Sujet: « ich liebe dich, meine liebe » Jeu 3 Nov - 21:15 | |
| ❋OLGA HEIDI ILKE WEBER → ORIGINES: Olga descend d'une famille allemande, elle possède donc cette nationalité. On peut éventuellement retrouver dans ses veines un peu de sang austro-hongrois, mais Olga n'y prête guère attention. → LIEU ET DATE DE NAISSANCE: Olga naquit dans la nuit du 12 au 13 août 1961, peu avant que le soleil ne se lève, dans une clinique de Berlin-Est. Peut-être avez-vous entendus parler de cette nuit. Ce fût la nuit durant laquelle le Mur fût érigé. → DATE DE LA DISPARITION: Olga fût portée disparue dans la matinée du 13 juin 1987, lorsque sa mère s'inquiéta de ne pas l'avoir vu rentrer de la nuit. En réalité, il y avait déjà plusieurs heures que la jeune femme avait été happée par la lumière. → EMPLOI/ETUDES: Avant sa disparition, Olga était ouvrière. Aujourd'hui, elle ignore encore de quoi sera fait demain, alors de là à trouver un emploi. → ÉTAT CIVIL: Célibataire.
→ QUEL EST VOTRE DERNIER SOUVENIR AVANT VOTRE DISPARITION ? Je me souviens de la nuit qui tombait lentement, et de mon pas rapide sur la pavé. Ma mère, elle détestait que je rentre après la nuit tombée. Mais j'avais passé l'après-midi dans l'appartement de Georg, avec une dizaine d'amis, penchée sur la radio qui transmettait clandestinement le discours crachotant du Président Reagan, qui se tenait là, à quelques rues de nous, mais si loin, si loin, derrière le Mur, de l'autre côté. Je me souviens de mon cœur qui battait si fort, si fort, et nos étoiles dans les yeux. On avait parlé si tard, ce soir-là. Et ces mots qui continuaient de tourner sur chaque lèvre. tear drown the wall. On y croyait vraiment, à ce moment-là. Peut-être qu'on a même eu raison d'y croire. Ce soir-là, j'ai à peine eu le temps de donner un baiser à Georg, et je m'enfuyais en courant, de peur de rentrer trop tard pour le dîner Peut-être aurais-je dû rester, profiter de ces instants avec lui. Peut-être aurais-je dû rentrer plus tôt, ne pas me laisser surprendre par la nuit. J'habitais au numéro 12. Au numéro 10, je fus nimbée de lumières. Puis ce fût Eden Lake. → PENDANT COMBIEN DE TEMPS AVEZ-VOUS ÉTÉ PORTÉE DISPARUE ? QUI AVEZ-VOUS LAISSÉ DERRIÈRE VOUS ? Mon errance dura vingt-cinq ans. Plus quelques mois. Ma mère est morte entre-temps. Je ne lui en veux pas, je comprends, même. J'ignore ce qu'est devenue ma sœur, ma petite sœur dont je pourrais désormais être la fille. Mes amis aussi, Georg, surtout. Mais ce que je regrette par dessus tout, c'est ce temps que j'ai laissé filer. Toutes les choses que j'ai raté. Vingt-cinq ans ont passé. J'ai un trou de vingt-cinq dans mon existence. Et je n'arrive pas à l'accepter. → QUEL DON VOUS-ÊTES VOUS DÉCOUVERT ? Mon pouvoir a pris possession de moi dès l'instant où j'ai posé un pied en dehors du centre. Pendant tout ce temps, il ne s'était pas manifesté. Peut-être que la peur, l'angoisse l'avait fait taire pendant un moment. Mais il est bien là désormais. Au début, je pensais qu'il ne s'agissait que du futur. Que tout était plus sale, plus bruyant, plus pollué. Je me suis sentie agressée. Il n'en n'était rien. De nombreuses choses avaient changé, mais pas à ce point. Mes sens s'étaient sur-développés. Je suis désormais capable de voir des choses très petites ou très lointaines, de dissocier les bruits d'un brouhaha, de reconnaître n'importe quel goût, n'importe quelle matière, n'importe quelle note de musique. Mais c'est quelque chose que je ne contrôle pas. Et c'est comme si des marteaux se mettaient à danser la samba dans mon crâne. Je ne le supporte plus.
« nom ? » « olga heidi ilke weber. » Elle se penche un peu sur la table pour vérifier l'orthographe. « un seul b à weber. » L'interprète à ses côtés corrige la faute de l'officier. « âge, date de naissance, date de disparition ? » « hmm, vingt-cinq ans, née le 13 août 1961, disparue le 13 juin 1987. c'est fou, c'est comme si c'était hier. quel jour sommes-nous, avez-vous dit ? » « 18 septembre 2011. concentrez-vous mademoiselle, s'il vous plaît. » C'est le traducteur qui vient d'intervenir, alors elle se tait. Ses mains se tordent sous la table, elle baisse les yeux, agressée par les néons, les bruits, et les regards insistants de l'agent en face d'elle. Elle tire sur les manches de sa vieille veste en jean. Elle s'est vue dans le reflet d'une vitre en arrivant ici. Elle n'a pas changé, pas pris une ride, comment pourrait-elle les croire ? Comment pourrait-elle les croire, avec leur anglais impeccable et leur accent américain ? Peut-être que la guerre froide est terminée et que les Américains se sont décidés à lâcher leurs bombes, et qu'elle est leur prisonnière désormais, et que tout ça n'est plus qu'un jeu pervers de leur part. Mais comment expliquer qu'elle ne se souvienne pas comment elle est arrivée ici, en Amérique. Elle a entendu parler de bombes bactériologiques. C'est peut-être ça. Peut-être qu'elle a dormi très longtemps. Elle se souvient de la lumière aveuglante dans le crépuscule berlinois. C'était peut-être ça. C'était peut-être la bombe. « nationalité ? » La voix la sort de ses pensées, elle sursaute légèrement, ses ongles s'accrochent plus profondément dans sa peau. Elle a peur, maintenant. Parce que peut-être qu'ils ne savent pas qui elle est. Il reste peut-être cette chance. Ils ont bien compris qu'elle était allemande, mais quel Américain ferait la différence entre la RFA et la RDA ? Va-t-elle tuer dans l’œuf sa dernière chance ? « allemande. » « précisez. » Elle se trouve sur un territoire sur lequel elle n'a aucun droit. En vingt-cinq ans, Dieu seul sait comment la Guerre Froide a bien pu évoluer. Et cet homme lui demande de préciser. Le regard qu'elle lui lance est plein d'amertume et de rancœur. « RDA. » Elle a craché les mots, chaque lettre lui a arraché la gorge. Mais l'officier ne semble pas y avoir fait attention. Il continue de noter, minutieusement, chaque mot transmis par l'interprète sur un ridicule petit carnet noir. « il va me falloir le nom de vos parents et leur dernière adresse connue. on va essayer de chercher une éventuelle famille survivante. ça va être compliqué, compte tenu des ... changements ... opérés ces dernières années. » Les mots lui font froid dans le dos. Elle ignore si elle souhaite vraiment comprendre ce que lui dit l'homme. De quels changements parlent-ils ? « ma mère, sabina weber vit au 12, rosa-luxemburg-strasse, mon père est décédé il y a trois ans, en 1984, d'un cancer. j'ai une sœur, ingrid, je n'ai plus de nouvelles d'elle, elle est passée en RFA en 1985. » Vingt-cinq ans. Elle n'ose penser à sa mère. Elle est peut-être morte ? Elle a déjà perdu une fille il y a deux ans, lorsqu'Ingrid passa la frontière. Comment aura-t-elle vécu la disparition de son dernier enfant ? Peut-être a-t-elle cru qu'elle avait fui, elle aussi. L'idée la paralyse. Suffocante, elle s'accroche au médaillon qui pend à son cou, à la recherche d'apaisement, un apaisement qu'elle ne trouvera pas. Aucun des deux hommes ne semblent avoir remarqué quoique ce soit, elle s'en félicite. Mais l'agent referme soudain son calepin et se lève. Olga suit le mouvement. « je suppose que tout ceci doit vous paraître très brutal, j'en suis conscient, et j'en suis désolé. nous allons encore avoir besoin de votre coopération quelques heures. vous devez encore passer une visite médicale, nous devons être sûre que vous ne transportez pas avec vous des maladies de votre époque. quoiqu'en 1987, il n'y ai rien eu de très alarmant, n'est-ce pas. » Son rire est franc, mais il crisse aux oreilles de la jeune fille, et la glace jusqu'aux os. « vous devez également comprendre que votre cas est particulier. vous êtes sur le territoire américain, illégalement. c'est pourquoi nous ne pouvons vous permettre de rejoindre la société aussi vite que vous le souhaitez probablement. pour ça, et pour d'autres raisons. » Son regard l'enfonce sous terre et elle se recroqueville. Il a compris. Il a compris, peut-être dès l'instant où elle a ouvert la bouche, peut-être juste en voyant ses fringues d'un autre temps, il a compris qu'ils ne partageaient rien, et encore moins le même monde. A une époque, l'idéologie à laquelle appartenait son pays, ou du moins la nation qui gouvernait le sien, avait failli faire tomber la belle Amérique de son piédestal. Il se trompe évidemment. Mais elle comprend à cet instant qu'il lui reste encore un long chemin à parcourir avant d'atteindre la liberté. « vous pouvez demander à shannon de vous fournir quelques infos sur notre époque. je suis sûr que vous serez particulièrement surprise. »
Elle s'est cachée derrière les cartons des poussettes pour gamines, et elle attend que son cœur retrouve un rythme normal. La peur la fait pleurer, mais elle se mord les joues pour arrêter. Elle n'en pleure que plus. Elle ignore encore comment elle a réussi à arriver jusqu'ici. Il lui a fallu deux semaines pour se décider à quitter le centre. Sans VISA, elle n'était pas autorisée à partir. Et un retour en Allemagne est inenvisageable. Alors elle a pris son courage à deux mains, et elle est partie. Elle ne connait rien de ce monde. Ni la langue, donc elle baraguine quelques mots, ni les coutumes. Il lui a fallu quelques pas pour se perdre. Et c'est comme si le monde s'effondrait sous ses pas. Les bruits, les odeurs, les lumières blafardes des panneaux d'affichage l'agressaient, violemment, sans arrêt. Elle ne pouvait faire un pas sans que le goût de l'air dans sa bouche ne lui donne envie de vomir. Elle avait vu une porte, elle s'y était engouffrée. Les néons du magasins diffusent une lumières fluos, mais au moins, l'ensemble est uniforme. Elle met un moment à comprendre où elle se trouve. Les étagères pleines de victuailles. Mille marques différentes pour un sachet de riz. Des caddies pleins à craquer passent sous son nez. Un nez rempli de mille odeurs, qu'elle aurait pu trouver alléchante à une autre époque. Mais toujours, cette bile qui lui remonte le long de l’œsophage. Alors, comme à chaque fois qu'elle a envie de vomir, elle se cherche à manger. Elle retrouve cinq marks au fond de la poche de son jean. Idiote. Qu'est-ce que tu vas faire avec cinq marks. Tu ne peux même pas les échanger contre des dollars. Il paraît que c'est l'euro, maintenant, de l'autre côté. Elle se dirige vers le rayon des biscuits. Ce magasin fait dix fois la taille de son appartement. C'est insensé. En parlant d'appartement, elle ignore toujours où est-ce qu'elle dormira ce soir. Au moment où sa main s'abat sur un paquet de gâteaux (la marque indique Oreo, on verra ce que ça donne), elle entend murmurer dans son oreille. Elle se retourne vivement. La femme à qui appartient cette voix se trouve à plus de dix mètres d'elle. Un autre son, strident, la fait sursauter. Vainement, elle en cherche la cause. Un garçon sort de sa poche un étrange objet noir et le porte à ses oreilles. Le bruit stoppe. L'enfant est à l'autre bout du magasin, mais elle est capable de lire le numéro qui s'affiche sur une sorte d'écran de télé. 555-***. Le reste est caché par le pouce. Son cœur s'emballe, elle s'affole. Au loin, elle reconnaît le pictogramme informant des sorties d'urgence. Elle s'élance. La porte n'est pas fermée, Dieu merci. a côté, une benne déborde de déchets, une pile de cartons de poussettes à ses côtés. Ils forment un trou suffisamment grand pour qu'elle s'y faufile. Peut-être que l'ensemble formera une barrière à ce monde devenu fou. Une fois installée, elle desserre son poing crispé. Les Oréo tombent en miettes sur le sol.
→ PSEUDO: :face: → AVATAR: Kate Mara → COMMENTAIRE(S):
Dernière édition par Olga Weber le Jeu 3 Nov - 23:21, édité 7 fois | |
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Blake Dobson ► YELLOW DIAMONDS IN THE LIGHT
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Emma Wace ♔ WE CAN DO JUST WHAT YOU LIKE.
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| Sujet: Re: « ich liebe dich, meine liebe » Jeu 3 Nov - 23:57 | |
| Bienvenue, excellent choix d'avatar. Je dois dire que ta fiche est superbe, je valide. | |
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