I like when you smile, but I prefer when it's me the reason. (R)

Il s'était retrouvé là par hasard, sans le chercher. A vrai dire, Penser qu'Anouk était revenue l'avait totalement chamboulé et le seul fait de penser à elle le perdait complètement et ce sont ses jambes qui l'avaient emmené dans se parc. Les mains dans les poches de son jean, le regard dans le vague, on aurait dit un paumé. Le genre de personne sans vie, un légume, un fantôme, une personne sans plus aucune attache, sans rien, sans âme. Sa pensée était ailleurs et.. au moment où elle s'égara pour retrouver l'image de son ex fiancée, il ne savait même pas comment l'appeler désormais, ses jambes s'arrêtèrent et il se retrouve sur un petit ponton. Sa bouche s'ouvrit, forma un 'o' pour ensuite se refermer aussitôt. Alors voilà. Il avait beau être complètement perdu, son corps ne l'était pas lui et désirais enfoncer encore plus le couteau qui avait déjà formé une bien grosse plaie dans son cœur. C'est là que j'ai demandé Anouk en mariage se dit-il soudain comme s'il revenait sur terre. Mais il n'était pas revenu, il ne voulait pas revenir et devoir affronter la réalité. C'était bien trop dur. Le fait de la revoir l'autre jour lui avait déjà filé une sacré gifle. Une de celles qui mettent complètement k.o et qui, dans son cas, l'avait transporté ailleurs. Il soupira, longtemps. Un soupir qui fit une sorte de buée dans l'air. Buée éphémère.. Tout comme son bonheur. Oui, son bonheur avait été de courte durée. Quelques années à peine, peut-être même quelques mois où il avait pu mettre de côté son passé et se consacrer à son présent pleinement et sans revenir en arrière. Revenant à la réalité, Andreas se reprit une gifle en pleine figure. Les faits étaient là. Il avait une petite amie, qu'il prévoyait de demander en mariage et le fantôme de son ex fiancé était de retour. Il tâta sa poche où se trouvait son alliance et sans qu'il n'y prenne garde, une larme coula de son œil. Et pourtant, il n'était pas de ceux qui avaient la larme facile ou qui montrait quelconque sentiment qui pouvait compromettre la force, la dureté de con caractère. Il l'essuya du revers de sa manche, attrapa un caillou et le lança de toute ses force, lâchant un long râle, toute cette peine, cette rage qui était enfouit en lui depuis quelques jours. Et puis, il se retourna brusquement, se sentant observé. Son cœur loupa certainement un battement car il sentit un énorme tiraillement. Comme un poignard. Elle était là à l'observer. Son visage était toujours aussi doux. Ses yeux, ses lèvres, son nez toujours aussi beaux. Il eu la pulsion de vouloir la prendre contre lui et l'embrasser comme jamais, la retrouver, ne faire qu'un avec celle qu'il avait longtemps considérer comme l'amour de sa vie mais sa raison prit le dessus et son visage devint grave. Il n'avait rien lui dire. Que dire à une femme disparu depuis dix ans, sans rien dire et qui revient ? Salut, ça fait longtemps dis-donc. Tu deviens quoi ? Non, non, il ne pouvait quand même pas dire cela.. Il se contenta de la regarder, ses pensées mitigées entre l'envie de la retrouver et celle de partir en courant..